dimanche 20 juin 2010

La Sibylline

J'ai reçu ce livre à l'occasion de Masse critique, proposé par Babelio. Il s'agit de choisir un livre, d'avoir la chance de le recevoir et de donner son avis. Trop chouette, non ?

J'ai choisi ce livre parmi ceux proposés car je trouve la couverture très belle (pour commencer). Ce violet... Le résumé évoque aussi Proust, évidemment j'ai été charmée. De plus, j'aime assez les biographies romancées. Le problème c'est que je ne connaissais pas du tout cette femme, Misia Sert. Forcément, ça ne donne pas la même chose à la lecture car j'étais moins touchée. Mais cela reste indépendant du livre.

Ce livre est bien écrit, le style au début me gênait un peu car il me semblait en faire trop. Oui, il s'agit d'une femme très célèbre, adulée etc mais cela m'énervait parfois de la voir se vanter en quelque sorte (Si on peut dire...). Et puis il y a un peu trop de référence à des tas d'artistes. Mais une fois qu'on sait que c'est le milieu dans lequel elle baigne, que c'est que l'auteur voulait raconter on s'y fait et on se laisse plutôt entraîner par cette histoire. Je pense que Maryse Wolinski s'est de plus en plus sentie concernée par son personnage et que cela se retrouve dans l'écriture. La fin était poignante, je ne pouvais plus lâcher le livre alors qu'au début, franchement, je le lisais comme ça.

Pour moi c'est donc un livre très agréable à lire, qui évoque une époque que j'aime beaucoup, celle du début du siècle, puis les années folles... Et surtout, j'ai adoré la présence de Colette, de Proust et de Coco Chanel -bien qu'elle paraisse assez désagréable. Je pense que si j'avais connu avant Misia Sert, j'aurais été beaucoup plus intéressée par ce livre dès le début.

Une réserve néanmoins: pourquoi le livre commence-t-il en 1952, époque où Misia commence à raconter son histoire, alors qu'on peut lire à la fin " octobre 1950 : au lendemain des funérailles de Misia Sert"... ? De toute évidence c'est une erreur d'impression car Misia est morte en octobre 1950.

Laurane.


Critiques et infos sur Babelio.com

lundi 14 juin 2010

Les femmes du braconnier


Voici un livre que j'ai littéralement dévoré ! Magnifique.
C'est l'histoire d'amour de Sylvia Plath, poète américaine, et de Ted Hughes, poète anglais. Tous deux se rencontrent à Cambridge et très vite se marient. Alors que leur vie semble être au comble de la perfection, le couple éclate. En effet, ils viennent d'acheter une maison à la campagne, Court Green, dans le Devon, sont parents d'une petite Frieda et un garçon est à naître. Le couple est menacé d'une part par les antécédents psychologiques de Sylvia, qui a subi un traitement aux électrochocs à la suite d'une tentative de suicide (à l'âge de vingt ans) et d'autre p art par la rencontre d'un couple. Ce couple -les Wewill - ont acheté leur ancien appartement et sont invités à visiter la maison de campagne. Ted se disait insensible au charme de la belle Assia et pourtant c'est leur liaison qui fait exploser le couple Hughes, moins d'un an après l'achat de Court Green et juste après la naissance de Nicholas. Assia de son côté reste avec son mari qui fut auparavant son amant. Il pense donc pouvoir supporter cette relation. Par contre, Sylvia, elle, ne peut pas et met fin à ses jours le 11 février 1963. Elle met la tête dans le four après avoir précautionneusement scotché la porte de la cuisine, afin que ses enfants se sentent pas le gaz. La vie de Ted et Assia bascule car ils seront désormais hantés par la mort de cette femme vive, éclatante et pourtant si fragile. Le schéma semble se répéter pour ce nouveau couple: Assia tombe enceinte (bien qu'elle soit toujours mariée, Ted reconnaît l'enfant), la famille s'installe un temps en Irlande... Mais les ennuis recommencent quand la mère de Ted tombe malade. Assia et Shura, sa fille, retournent vivre seules à Londres. Le 23 mars 1969, Assia et sa fille sont retrouvées mortes, asphyxiées par le gaz.

Il est rare que je raconte toute l'histoire d'un livre. Mais ici, c'était tellement poignant. La fin du livre n'est qu'une suite de morts. C'est un destin tragique qui s'est mêlé à la vie de Ted Hughes, pourtant si robuste. Son fils Nicholas s'est d'ailleurs suicidé en mars 2009, perpétuant la tragédie. Frieda est la seule survivante de cette famille d'artiste au coeur fragile.

J'ai été vraiment frappée par ce livre qui permet d'entrer au coeur de la vie de ces poètes. Au début, c'est gai, c'est l'amour, le succès. On voit bien que Sylvia est tourmentée, mais on l'oublie presque. Dès lors qu'elle se suicide, le livre bascule dans une autre ambiance: grave. Ce livre est tellement dense, il y aurait tant à dire ! Car Claude Pujade-Renaud parle aussi du conflit intérieur de ces deux femmes hantées par l'Holocauste: Assia mi-juive, mi-allemande (à l'époque, difficile d'être les deux), Sylvia, bouleversée par la mort précoce de son père, cet Allemand, celui qu'elle traite de nazi (il ne l'était pas néanmoins !).

A part ça, Claude Pujade-Renaud est venue à la librairie dans laquelle j'ai fait mon stage. C'était vraiment une coïncidence car je voulais lire ce livre depuis sa sortie. C'était très intéressant et j'ai pu après discuter avec elle (avec M. Aymeric qui s'est lancé dans un grand débat littéraire avec elle). Ce qui est surprenant, c'est que Claude Pujade-Renaud est une vieille femme mais son écriture est si vive ! On a du mal à imaginer qu'une femme de plus de 70 ans parle avec autant de force de la brutalité sexuelle de Ted, du sexe en général, souvent évoqué.

Pour conclure, je dirais juste que c'est un très bon livre, très marquant, très fort. Et la couverture est absolument magnifique n'est-ce pas ?

" Autour des mots et des animaux "...

Laurane.

mercredi 2 juin 2010

La Reine des lectrices



Il s'agit d'un petit livre qui se lit très rapidement mais avec plaisir. L'histoire est celle d'une hypothèse un peu folle: et si la Reine d'Angleterre se mettait à lire ?

La Reine lit donc avec assiduité après avoir découvert un peu par hasard la lecture à presque quatre-vingt ans. Mais cette pratique n'est pas bien vue car elle privilégie un domaine or la Reine ne doit pas favoriser un loisir à un autre. On voit donc comment elle lutte contre ceux qui veulent la dissuader de lire, on voit aussi comment elle tente d'intégrer le livre au protocole sans y parvenir réellement...

J'adore le personnage de la Reine. Un peu comme dans The Queen, nous sommes dans l'intimité de la Reine d'Angleterre, une intimité certes imaginaire. Et puis la lecture, le "pouvoir subversif de la lecture" est un sujet intéressant à mettre en relation avec un personnage comme une Reine, soumise à des règles, à un protocole.

La fin de ce livre est surprenante, marrante mais irréaliste. Mais bon, on s'en fiche un peu car on sait que ça n'arrivera jamais ! C'est donc un bel hommage à la lecture, au livre, dans un texte divertissant. J'ai découvert après ma lecture que ce livre avait suscité un large entrain de la part des libraires et sur la blogsphère, mais à vrai dire, je ne suis pas sûre que ce soit totalement justifié.

Laurane.


Boule de suif et autres histoires de guerre

Boule de Suif et autres histoires de guerre
de Maupassant


Je vais tâcher de faire aussi court que Maupassant le fait avec ses propres nouvelles pour en donner une rapide impression.

Ce recueil m'a accompagné (assez peu longtemps à mon grand dam) dans le train. Si vous n'aimez pas vous lancer dans des histoires longues et que vous faites de courts trajets, ce livre peut s'avérer la fin de votre ennui quotidien.

L'histoire à l'honneur est ici celle de Boule de Suif, cette petite prostituée rouennaise plus patriotique que n'importe quel bourgeois. Pour Boule de Suif, la patrie passe avant tout, pour d'autres ce sont les affaires. Lisez donc cette cynique aventure pour voir quelle confiance on pouvait avoir en les riches de ce monde.

Mais attention il y a plusieurs autres nouvelles patriotiques dans ce recueil et toutes concernent la guerre franco-prussienne de 1870. D'ailleurs il est amusant de constater que l'auteur a par trois fois repris une même note pour écrire trois histoires distinctes mais fort similaires (même que dans l'annexe on remarque qu'il en avait fait encore 3 autres en plus, comme quoi Maupassant avait été touché par cette aventure).
L'auteur met l'accent sur le patriotisme français malgré la défaite dans Mademoiselle Fifi où une prostituée tue un officier pour venger l'honneur des soldats français. Dans La Moustache, une noble pleure devant les soldats français morts aux champs d'honneur qu'elle reconnait notamment à leur moustache car la moustache est française sacrebleu.
D'autres récits sont burlesques comme le médecin républicain cherchant à tout prix à prendre le pouvoir le 4 septembre 1871 dès la proclamation de la IIIe République dans sa petite commune tenu par un maire impérial. On a alors le plaisir de voir une scène complètement tourné en dérision de ce petit docteur provincial républicain qui prend de grands airs dans un bled où tout le monde se fiche de politique.
Ou encore les prussiens emprisonnés par une bonne femme à la cave, etc. Mais il y a aussi des récits terribles, un vieux colonel décrit "l'HORRIBLE" puisque la noyade d'un jeune couple marié ne l'émeut point: il raconte le cannibalisme survenu dans un régiment perdu en plein désert.


Enfin bref Maupassant nous livre dans ce petit recueil de nouvelles la survivance du patriotisme en France malgré la débâcle et la chute du Second Empire.

Je suis une Légende de Richard Matheson




Je suis une Légende de Richard Matheson

J'ai décidé de mettre la couverture récente de ce livre même si le mien possède la second en bas de cet article. Mon but étant de rapprocher le livre au film sorti en 2007 avec pour héros Will Smith, dernier homme au monde dans la ville de New York.

Le roman de Science-fiction de Matheson a peu de rapport avec ce film récent. L'action se déroule en 1975-1976 dans une ville de province des Etats-Unis dont le nom apporte peu d'intérêt; le protagoniste Robert Neville (le film a le mérite d'avoir conservé le nom du héros) est contrairement à Will Smith un géant blond de 36 ans qui n'est ni soldat ni savant mais simplement ouvrier.

Dernier rescapé d'une épidémie qui a emporté tous les êtres vivants sur Terre, y compris sa femme Virginia et sa fille Kathy, Robert Neville doit en plus survivre chaque jour. Survivre? Survivre à quoi? S'il est le dernier survivant de la race humaine, les personnes atteintes par l'épidémie ont muté en vampires, craignant le soleil et se nourrissant exclusivement de sang. En outre toujours pour se rapporter au film, les monstres de la nuit dans le livre de Matheson sont doués de la parole et incitent chaque soir le pauvre R. Neville à sortir de son refuge.
Si dans le film de 2007, le problème majeur que rencontrait le héros était sa solitude en tant que telle (n'avoir personne à qui se confier), dans le roman Neville est plus embarrassé de prime abord par la question de ses besoins primitifs (sexuels).

Quatre heures dans une soirée m'ont suffi pour lire ce livre (j'aime beaucoup la S-F). Cependant si je peux donner un conseil: NE LISEZ PAS CE LIVRE LE SOIR DANS VOTRE LIT TOUT SEUL!!!!!!!!!


Aymeric.