samedi 16 octobre 2010

Le régal des chacals


Voici un recueil de textes écrits par Françoise Sagan. En tout, quinze articles, de taille variable, où elle évoque son refus d'adhérer parfois à cette société. Le titre du livre a été bien choisi car il résume l'ambiance et le ton des petits articles.

J'aime beaucoup lire des articles de Françoise Sagan, ça change de ses romans, mais on y retrouve la même plume parfois triste, souvent insolente.

La collection Les Carnets de l'Herne est très belle. J'adore ces petits livres noirs, très classes ! (sans oublier que le texte est écrit en bleu, c'est juste génial, enfin une vraie collection qui se démarque des autres...) Dommage juste de ne pas savoir d'où sont tirés ces articles ni la date de rédaction. Au début du livre on trouve certes une mention aux journaux mais on n'a pas le détail, ce qui est dommage.

En tout cas, cela me donne envie de collection les autres Carnets surtout De très bons livres, La petite robe noire, Un certain regard et surtout l'album Sagan !

Merci encore à Babelio pour leur opération
Masse Critique !

Laurane.

mercredi 13 octobre 2010

Pénélope vs Margaux.

La théorie de la contorsion est le deuxième album de Margaux Motin. Il était très attendu par ses fans, qui depuis la sortie du premier, n'ont pas eu grand chose à se mettre sous la dent. En effet, Margaux Motin a été plutôt absente sur son blog et aucune parution ne nous a consolé.
Le livre est très beau, les graphismes sont géniaux... mais malheureusement, il ne reprend que les notes de blog ou presque ! C'est dommage car du coup, on n'a pas beaucoup de vignettes à découvrir. Ca fait toujours plaisir de lire Margaux Motin mais si peu d'inédits pour autant de temps d'attente, c'est un peu une déception. Autre petit bémol, mais qui fait intégralement partie d'elle, c'est quand même parfois un peu too much question vocabulaire trash...
Mais bon Margaux, on te pardonne ! J'attends juste avec impatience d'autres travaux d'elle...
On va dire qu'elle se rattrape en nous offrant de la jolie papeterie.



Voici le dernier album de Joséphine ! Hiiii ! Un très très joli album à mon goût. Pour ce dernier tome de la trilogie, Pénélope Bagieu s'est surtout intéressée à l'histoire de son personnage plus qu'au dessin de l'ensemble. Il y a moins de détails que dans les tomes précédents, même si le dessin est toujours aussi frais et pétillant. De toute façon, le lecteur est tellement emporté par les histoires que ce détail est secondaire. Il y a du suspense, de l'inattendu et beaucoup d'émotion. Félicitation pour la dernière vignette qui m'a tiré une larme !
Comme toujours, Pénélope Bagieu réussi à me charmer et j'ai hâte de lire sa prochaine bande-dessinée !




Merci à mon Chéri de m'avoir offert ces deux trésors :)

Laurane.

dimanche 12 septembre 2010

A l'ombre des jeunes filles en fleurs.


La lecture du tome 2 est plus facile, je crois, que celle du premier tome. Même si Un amour de Swann était juste sublime, il est vrai que le reste du livre est surtout constitué de descriptions soit de paysages, soit des sentiments du narrateur. Ici, l'intrigue s'accélère. Au début du tome, le narrateur et Gilberte sont amis et Marcel (appelons-le ainsi) passe la plupart de son temps chez les Swann. Malheureusement, cette amitié (pour lui de l'amour) ne dure pas car Gilberte n'a pas les mêmes sentiments. Marcel, personnage alors torturé décide de la fuir pour guérir son chagrin. C'est ainsi qu'il part en vacances à Balbec (Cabourg, dans la vraie vie) pour plusieurs mois. Cette destination lui est d'ailleurs recommandée par son médecin car le petit Marcel a la santé fragile... Il part avec sa grand-mère adorée et là le livre subi un petit passage à vide puis l'action revient grâce à la personne du Marquis de Saint-Loup. Marcel découvre la "haute" et fait connaissance avec Monsieur de Charlus, alors identifié comme un tombeur (pourtant il découvrira que Charlus est homosexuel). Bref, la lecture est agréable, encore plus lorsqu'on rencontre le peintre Elstir et le livre connait son apogée avec l'arrivée d'ELLES: les jeunes filles en fleurs...

Elles sont au nombre de cinq ou six, nous n'en connaissons que quatre : Albertine, Andrée, Gisèle et Rosemonde. Elles sont belles, elles sont jeunes, elles sont mystérieuses. En fait, elles sont cool.
Je trouve que c'est vraiment la partie la plus intéressante du livre. La fin est très belle, il y a beaucoup de belles phrases. Par exemple :

"Les créatures surnaturelles qu'elles avaient été un instant pour moi mettaient encore, même à mon insu, quelque merveilleux dans les rapports les plus banals que j'avais avec elle, ou plutôt préservaient ces rapports d'avoir jamais rien de banal."

Ainsi, je poursuis ma route à travers Proust...

"Mais qu'importait ? En ce moment, c'était la saison des fleurs"...

Laurane.

Le Comte de Monte Cristo d'A. Dumas





J'ai adoré cette saga en deux tomes que j'ai dévoré en l'espace de quelques petites semaines. Si vous aimez les romans d'Alexandre Dumas, celui-ci vous est particulièrement destiné.
L'histoire d'un jeune homme Edmond Dantès, marin promu à ses 20 ans au rang de capitaine qui va bientôt épouser la plus belle jeune fille de Marseille, la catalane Mercedès.
Tout sourit à ce jeune homme insouciant et heureux des bonheurs que lui offre la Providence jusqu'au jour fatidique de ses fiançailles. Insouciant, certes Dantès l'est, car il est aveuglé par la clarté de son bonheur à tel point qu'il ne voit pas que derrière lui il laisse plusieurs jaloux et envieux de son destin.
Au moment même où dans sa vie il va atteindre les cimes de la félicité commence la pire descente aux enfers qu'il n'aurait jamais pu imaginer.
Jeté en prison pendant plusieurs années sans en connaître la raison, un homme va lui ouvrir les yeux sur la raison de son sort et va le doter des instruments utiles à sa vengeance.
Edmond Dantès est mort. Le Comte de Monte Cristo est né! Riche de plusieurs millions (je ne vous dévoile pas comment il les a obtenu) le seul but de sa vie est de faire le bien autour de lui, de remplacer la Providence qui l'avait abandonné plusieurs décennies plus tôt. Et d'incarner surtout la main de la Justice pour juger tous les misérables qui ont osé piétiner ses rêves, son bonheur et plonger ses amis dans le même puits de désespoir.

Je recommande chaudement ce livre qui m'a laissé pour seul regret d'avoir une fin.

Aymeric.

vendredi 3 septembre 2010

To Kill a Mockingbird



J'ai vraiment adoré ce livre ! J'ai du le lire en anglais et je ne regrette pas. La lecture m'a semblé facile car l'écriture est très fluide et surtout, l'histoire est très prenante.

Il est difficile de faire un résumé car si l'intrigue principale est l'histoire d'un proccès où l'accusé est un homme de couleur... celle n'intervient qu'à la fin du livre ! En réalité, il s'agit plutôt du portrait d'une ville Maycomb County et de la vie de ses habitants. Chaque personnage est follement attachant, la narratrice Scout est géniale, son frère et son père sont d'une intelligence rare... J'ai été aussi impressionnée par la capacité d'Harper Lee a enchaîner autant d'évènements réellement rocambolesques, les uns à la suite des autres, sans que cela paraisse invraisemblable. Il se passe tout dans ce livre: une maison brûle, un chien a la rage, une maison "hantée" par un homme intrigue les enfants, une gentille voisine fait des gâteaux, il y a la rentrée, le spectacle de l'école... Enfin bref, ce livre contient tout: de l'humour, du suspense, de l'émotion et surtout beaucoup d'intelligence. Faire parler une enfant est une très bonne idée car ses paroles n'en sont que plus sincères.

Pour moi, la plus belle phrase du livre est: "Naw, Jem. I think there's just one kinf of folks. Folks".

C'est un peu la phrase culte car ce livre encourage aussi à aimer son prochain, qu'il soit de la famille, du quartier ou de la ville. Qu'il vive dans la forêt, qu'il soit pauvre, qu'il soit Noir, qu'il soit instruit ou pas.

En tout cas, j'ai été vraiment ravie de lire ce livre et je pense que c'est vraiment le meilleur roman américain que je n'ai jamais lu.

Laurane.

samedi 31 juillet 2010

Robin des Bois de Dumas



Pour commencer, j'aime autant vous prévenir que je suis un inconditionnel d'Alexandre Dumas (des Trois Mousquetaires à Monte Cristo). Cependant ce livre m'a légèrement -pour ne pas dire déçu- laisser sur ma faim...
En effet, les personnages ne correspondent pas à la véritable histoire du héros anglais. Comme Balzac ayant vainement cherché à rationnaliser les contes de Perrault avec par exemple l'histoire des chaussures en vair au lieu de verre (retirant en un seul coup tout le fantastique du conte), Dumas tente de décrire historiquement le héros au capuchon.
Il fait souvent des analogies entre les mauvaises prononciations en expliquant notamment que le vrai nom de Robin est Head devenu avec le Hood. Bref j'aime chez Dumas ce souci du détail lorsqu'il souhaite faire concorder l'Histoire avec un grand "H" et l'histoire romanesque. Il arrive toujours à ses fins.
Cependant dans ce roman, je me suis senti lésé par l'auteur. Des ellipses de 6 ans et de 3 ans afin que le protagoniste atteigne l'âge qu'il désire. Périodes pendant lesquelles il ne se passe rien et où vive en hors-la-loi les voleurs. Ou encore une fin non bouclée dont on ignore le dénouement de Sir Allan Clare et de Lady Cristabel.
Ce livre se lit très facilement mais si j'avais un conseil à donner à Dumas (s'il était toujours de ce monde) ce serait de développer comme pour le Comte de Monte Cristo l'histoire de Robin des Bois en comblant les interstice temps s ou plutôt les ravins épisodiques de ce beau roman sur l'esprit chevaleresque.

Aymeric.

lundi 19 juillet 2010

L'Enchanteresse de Florence


Voici un très beau livre, très dense, que je relirai probablement. En effet, je l'ai lu très vite, peut-être trop car il y a beaucoup de détails à assimiler. L'écriture de Salman Rushdie est très accessible et j'ai vite été captivée par cette histoire.

Il s'agit de l'histoire d'un homme, qui se fait appeler Moghol dell'Amore, qui veut raconter sa propre histoire (dans tous les sens du terme) au roi Akbar. Pour cela, on connaît l'histoire folle de ce jeune homme portant un manteau d'arlequin. Ceci constitue la première étape de ce récit enchanté. Puis, on pénètre dans l'univers de l'empereur et son épouse imaginaire, Jodha. Enfin, le héros se lance dans son histoire. C'est à ce moment qu'il faut rester attentif car il peu y avoir des doutes concernant la chronologie des évènements. Il y a aussi beaucoup de personnages, qu'il ne faut pas confondre. Mais très vite on se laisse emporter pour ces aventures. On y croise des personnages célèbres: Machiavel, les Médicis, Akbar lui-même a existé, Amerigo Vespucci... On visite le monde cette époque (fin du XVI à peu près) et ses coutumes. C'est surtout une histoire d'amour, de séduction, de sensualité.

Je pense vraiment relire plus tard ce livre car j'y trouverai sans doute certains éléments qui m'ont échappé et j'apprécierai plus cette merveilleuse histoire. En tout cas, on sent que Salman Rushdie est un homme très cultivé, qui me rappelle un peu Alberto Manguel. Dommage qu'il critique beaucoup les Français...

Laurane.

lundi 12 juillet 2010

Du côté de chez Swann

Ca va sûrement être la critique la plus difficile à écrire. Comment faire une "critique" de Proust ? Surtout qu'il ne s'agit après tout que du premier tome... J'ai mis du temps à le lire car j'étais en stage et que j'ai lu deux autres livres entre temps. Il faut quand même de la concentration pour le lire. Mais je n'ai pas du tout été découragée et je lirai avec plaisir les six autres tomes (dont un obligatoire pour les cours...).
Le style de Proust est exquis: voici un mot désuet et charmant qui me paraît adapté pour le décrire. Quand j'aime particulièrement un passage dans un livre, je corne la page. Normalement, cela m'arrive assez peu car je n'aime pas (je déteste) torturer mes livres. Mais là, plusieurs... Je pense notamment à un moment où le narrateur décrit une fleur en la comparant à une jeune fille, magnifique.
Evidemment, lorsqu'on en arrive à la seconde partie, Un amour de Swann, on est d'autant plus captivés que l'histoire est vraiment fascinante. Je comprends pourquoi cette partie, tout comme Les intermittences du coeur dans Sodome et Gomorrhe, a été éditée comme s'il s'agissait d'un roman à part entière. C'est une histoire d'amour qui évoque toutes ses joies et tous ses tourments. Elle est censée "planter le décor" car c'est une histoire dans laquelle le narrateur se reconnaîtra, de plus, elle présente la société parisienne telle qu'on la croisera dans toute la Recherche.
Que dire d'autre ? J'imagine que je ne pourrai donner un avis plus complet quand j'aurai tout lu... d'ici peu j'espère !

Laurane.

dimanche 20 juin 2010

La Sibylline

J'ai reçu ce livre à l'occasion de Masse critique, proposé par Babelio. Il s'agit de choisir un livre, d'avoir la chance de le recevoir et de donner son avis. Trop chouette, non ?

J'ai choisi ce livre parmi ceux proposés car je trouve la couverture très belle (pour commencer). Ce violet... Le résumé évoque aussi Proust, évidemment j'ai été charmée. De plus, j'aime assez les biographies romancées. Le problème c'est que je ne connaissais pas du tout cette femme, Misia Sert. Forcément, ça ne donne pas la même chose à la lecture car j'étais moins touchée. Mais cela reste indépendant du livre.

Ce livre est bien écrit, le style au début me gênait un peu car il me semblait en faire trop. Oui, il s'agit d'une femme très célèbre, adulée etc mais cela m'énervait parfois de la voir se vanter en quelque sorte (Si on peut dire...). Et puis il y a un peu trop de référence à des tas d'artistes. Mais une fois qu'on sait que c'est le milieu dans lequel elle baigne, que c'est que l'auteur voulait raconter on s'y fait et on se laisse plutôt entraîner par cette histoire. Je pense que Maryse Wolinski s'est de plus en plus sentie concernée par son personnage et que cela se retrouve dans l'écriture. La fin était poignante, je ne pouvais plus lâcher le livre alors qu'au début, franchement, je le lisais comme ça.

Pour moi c'est donc un livre très agréable à lire, qui évoque une époque que j'aime beaucoup, celle du début du siècle, puis les années folles... Et surtout, j'ai adoré la présence de Colette, de Proust et de Coco Chanel -bien qu'elle paraisse assez désagréable. Je pense que si j'avais connu avant Misia Sert, j'aurais été beaucoup plus intéressée par ce livre dès le début.

Une réserve néanmoins: pourquoi le livre commence-t-il en 1952, époque où Misia commence à raconter son histoire, alors qu'on peut lire à la fin " octobre 1950 : au lendemain des funérailles de Misia Sert"... ? De toute évidence c'est une erreur d'impression car Misia est morte en octobre 1950.

Laurane.


Critiques et infos sur Babelio.com

lundi 14 juin 2010

Les femmes du braconnier


Voici un livre que j'ai littéralement dévoré ! Magnifique.
C'est l'histoire d'amour de Sylvia Plath, poète américaine, et de Ted Hughes, poète anglais. Tous deux se rencontrent à Cambridge et très vite se marient. Alors que leur vie semble être au comble de la perfection, le couple éclate. En effet, ils viennent d'acheter une maison à la campagne, Court Green, dans le Devon, sont parents d'une petite Frieda et un garçon est à naître. Le couple est menacé d'une part par les antécédents psychologiques de Sylvia, qui a subi un traitement aux électrochocs à la suite d'une tentative de suicide (à l'âge de vingt ans) et d'autre p art par la rencontre d'un couple. Ce couple -les Wewill - ont acheté leur ancien appartement et sont invités à visiter la maison de campagne. Ted se disait insensible au charme de la belle Assia et pourtant c'est leur liaison qui fait exploser le couple Hughes, moins d'un an après l'achat de Court Green et juste après la naissance de Nicholas. Assia de son côté reste avec son mari qui fut auparavant son amant. Il pense donc pouvoir supporter cette relation. Par contre, Sylvia, elle, ne peut pas et met fin à ses jours le 11 février 1963. Elle met la tête dans le four après avoir précautionneusement scotché la porte de la cuisine, afin que ses enfants se sentent pas le gaz. La vie de Ted et Assia bascule car ils seront désormais hantés par la mort de cette femme vive, éclatante et pourtant si fragile. Le schéma semble se répéter pour ce nouveau couple: Assia tombe enceinte (bien qu'elle soit toujours mariée, Ted reconnaît l'enfant), la famille s'installe un temps en Irlande... Mais les ennuis recommencent quand la mère de Ted tombe malade. Assia et Shura, sa fille, retournent vivre seules à Londres. Le 23 mars 1969, Assia et sa fille sont retrouvées mortes, asphyxiées par le gaz.

Il est rare que je raconte toute l'histoire d'un livre. Mais ici, c'était tellement poignant. La fin du livre n'est qu'une suite de morts. C'est un destin tragique qui s'est mêlé à la vie de Ted Hughes, pourtant si robuste. Son fils Nicholas s'est d'ailleurs suicidé en mars 2009, perpétuant la tragédie. Frieda est la seule survivante de cette famille d'artiste au coeur fragile.

J'ai été vraiment frappée par ce livre qui permet d'entrer au coeur de la vie de ces poètes. Au début, c'est gai, c'est l'amour, le succès. On voit bien que Sylvia est tourmentée, mais on l'oublie presque. Dès lors qu'elle se suicide, le livre bascule dans une autre ambiance: grave. Ce livre est tellement dense, il y aurait tant à dire ! Car Claude Pujade-Renaud parle aussi du conflit intérieur de ces deux femmes hantées par l'Holocauste: Assia mi-juive, mi-allemande (à l'époque, difficile d'être les deux), Sylvia, bouleversée par la mort précoce de son père, cet Allemand, celui qu'elle traite de nazi (il ne l'était pas néanmoins !).

A part ça, Claude Pujade-Renaud est venue à la librairie dans laquelle j'ai fait mon stage. C'était vraiment une coïncidence car je voulais lire ce livre depuis sa sortie. C'était très intéressant et j'ai pu après discuter avec elle (avec M. Aymeric qui s'est lancé dans un grand débat littéraire avec elle). Ce qui est surprenant, c'est que Claude Pujade-Renaud est une vieille femme mais son écriture est si vive ! On a du mal à imaginer qu'une femme de plus de 70 ans parle avec autant de force de la brutalité sexuelle de Ted, du sexe en général, souvent évoqué.

Pour conclure, je dirais juste que c'est un très bon livre, très marquant, très fort. Et la couverture est absolument magnifique n'est-ce pas ?

" Autour des mots et des animaux "...

Laurane.

mercredi 2 juin 2010

La Reine des lectrices



Il s'agit d'un petit livre qui se lit très rapidement mais avec plaisir. L'histoire est celle d'une hypothèse un peu folle: et si la Reine d'Angleterre se mettait à lire ?

La Reine lit donc avec assiduité après avoir découvert un peu par hasard la lecture à presque quatre-vingt ans. Mais cette pratique n'est pas bien vue car elle privilégie un domaine or la Reine ne doit pas favoriser un loisir à un autre. On voit donc comment elle lutte contre ceux qui veulent la dissuader de lire, on voit aussi comment elle tente d'intégrer le livre au protocole sans y parvenir réellement...

J'adore le personnage de la Reine. Un peu comme dans The Queen, nous sommes dans l'intimité de la Reine d'Angleterre, une intimité certes imaginaire. Et puis la lecture, le "pouvoir subversif de la lecture" est un sujet intéressant à mettre en relation avec un personnage comme une Reine, soumise à des règles, à un protocole.

La fin de ce livre est surprenante, marrante mais irréaliste. Mais bon, on s'en fiche un peu car on sait que ça n'arrivera jamais ! C'est donc un bel hommage à la lecture, au livre, dans un texte divertissant. J'ai découvert après ma lecture que ce livre avait suscité un large entrain de la part des libraires et sur la blogsphère, mais à vrai dire, je ne suis pas sûre que ce soit totalement justifié.

Laurane.


Boule de suif et autres histoires de guerre

Boule de Suif et autres histoires de guerre
de Maupassant


Je vais tâcher de faire aussi court que Maupassant le fait avec ses propres nouvelles pour en donner une rapide impression.

Ce recueil m'a accompagné (assez peu longtemps à mon grand dam) dans le train. Si vous n'aimez pas vous lancer dans des histoires longues et que vous faites de courts trajets, ce livre peut s'avérer la fin de votre ennui quotidien.

L'histoire à l'honneur est ici celle de Boule de Suif, cette petite prostituée rouennaise plus patriotique que n'importe quel bourgeois. Pour Boule de Suif, la patrie passe avant tout, pour d'autres ce sont les affaires. Lisez donc cette cynique aventure pour voir quelle confiance on pouvait avoir en les riches de ce monde.

Mais attention il y a plusieurs autres nouvelles patriotiques dans ce recueil et toutes concernent la guerre franco-prussienne de 1870. D'ailleurs il est amusant de constater que l'auteur a par trois fois repris une même note pour écrire trois histoires distinctes mais fort similaires (même que dans l'annexe on remarque qu'il en avait fait encore 3 autres en plus, comme quoi Maupassant avait été touché par cette aventure).
L'auteur met l'accent sur le patriotisme français malgré la défaite dans Mademoiselle Fifi où une prostituée tue un officier pour venger l'honneur des soldats français. Dans La Moustache, une noble pleure devant les soldats français morts aux champs d'honneur qu'elle reconnait notamment à leur moustache car la moustache est française sacrebleu.
D'autres récits sont burlesques comme le médecin républicain cherchant à tout prix à prendre le pouvoir le 4 septembre 1871 dès la proclamation de la IIIe République dans sa petite commune tenu par un maire impérial. On a alors le plaisir de voir une scène complètement tourné en dérision de ce petit docteur provincial républicain qui prend de grands airs dans un bled où tout le monde se fiche de politique.
Ou encore les prussiens emprisonnés par une bonne femme à la cave, etc. Mais il y a aussi des récits terribles, un vieux colonel décrit "l'HORRIBLE" puisque la noyade d'un jeune couple marié ne l'émeut point: il raconte le cannibalisme survenu dans un régiment perdu en plein désert.


Enfin bref Maupassant nous livre dans ce petit recueil de nouvelles la survivance du patriotisme en France malgré la débâcle et la chute du Second Empire.

Je suis une Légende de Richard Matheson




Je suis une Légende de Richard Matheson

J'ai décidé de mettre la couverture récente de ce livre même si le mien possède la second en bas de cet article. Mon but étant de rapprocher le livre au film sorti en 2007 avec pour héros Will Smith, dernier homme au monde dans la ville de New York.

Le roman de Science-fiction de Matheson a peu de rapport avec ce film récent. L'action se déroule en 1975-1976 dans une ville de province des Etats-Unis dont le nom apporte peu d'intérêt; le protagoniste Robert Neville (le film a le mérite d'avoir conservé le nom du héros) est contrairement à Will Smith un géant blond de 36 ans qui n'est ni soldat ni savant mais simplement ouvrier.

Dernier rescapé d'une épidémie qui a emporté tous les êtres vivants sur Terre, y compris sa femme Virginia et sa fille Kathy, Robert Neville doit en plus survivre chaque jour. Survivre? Survivre à quoi? S'il est le dernier survivant de la race humaine, les personnes atteintes par l'épidémie ont muté en vampires, craignant le soleil et se nourrissant exclusivement de sang. En outre toujours pour se rapporter au film, les monstres de la nuit dans le livre de Matheson sont doués de la parole et incitent chaque soir le pauvre R. Neville à sortir de son refuge.
Si dans le film de 2007, le problème majeur que rencontrait le héros était sa solitude en tant que telle (n'avoir personne à qui se confier), dans le roman Neville est plus embarrassé de prime abord par la question de ses besoins primitifs (sexuels).

Quatre heures dans une soirée m'ont suffi pour lire ce livre (j'aime beaucoup la S-F). Cependant si je peux donner un conseil: NE LISEZ PAS CE LIVRE LE SOIR DANS VOTRE LIT TOUT SEUL!!!!!!!!!


Aymeric.



mercredi 26 mai 2010

Cadavre Exquis


La dernière BD de Pénélope Bagieu est selon moi un nouveau petit bijou qui se lit très rapidement et dont on admire les dessins tout à fait RAVISSANTS. Non sérieux, j'adore ses dessins. Je les trouve très beaux. Il y a dans ce livre de très belles illustrations de Paris, ville à laquelle Pénélope a certainement voulu rendre hommage. Je trouve aussi que le livre en lui-même est très beau avec sa couverture bleue flashy et les grands yeux de Zoé qui donnent le ton.

L'histoire est celle de Zoé, hôtesse en gros dans tous les salons qui existent, qui mène une vie assez triste et blasante... Jusqu'au jour où elle rencontre un écrivain avec qui elle va vivre une histoire d'amour... Inutile d'en dire plus, sinon, il n'y a plus de suspense. En effet, ce livre long de 124 pages est une vraie histoire dont la fin est assez réjouissante. J'avais lu l'avis de certain(e)s qui trouvaient qu'elle tombait comme un cheveu sur la soupe et qu'elle n'était pas travaillée etc mais je trouve au contraire que c'est bien trouvé.

On retrouve donc ici les dessins candides de Pénélope Bagieu avec néanmoins une nouveauté: ce n'est clairement pas un livre humoristique, au contraire, il est plutôt cruel. C'est aussi intéressant d'avoir une approche du monde du livre, thème que Pénélope Bagieu souhaitait aborder.

Je signale au passage que le magazine Page (des Libraires) du mois précédent propose une interview de Pénélope Bagieu, réalisée par la libraire chez qui je fais mon stage...

Conclusion: Pénélope, je t'aime.

Laurane.

Les Trois Mousquetaires et Vingt ans après de Dumas.



Les Trois mousquetaires et Vingt ans après.

Je préfère vous avertir d'emblée, amis lecteurs, les romans de cape et d'épée constituent mon plat favori! Je dévore ces livres en un rien de temps et j'en demande encore jusqu'à plus soif. Or ma soif de littérature romanesque est sans fin!
Par conséquent j'ai décidé de faire une critique de ces deux livres en une seule puisque j'ai lu les deux à la suite.

Les Trois Mousquetaires de Dumas, une des oeuvres majeures de cet auteur avec celle duComte de Monte Cristo. L'histoire se déroule en 1628, un jeune noble d'Artagnan sans fortune va se rendre à Paris pour se ranger au service du Roi Louis XIII en intégrant le corps des Mousquetaires, garde d'élite de l'armée de sa Majesté.
C'est pour cette raison qu'entrer au sein de ce corps d'armes n'est point une chose aisée et que faire ses preuves, soit par deux ans de service auprès des gardes de Monsieur des Essarts ou en réalisant divers exploits, est nécessaire.

Le jeune d'Artagnan dans son infortune va rencontrer trois personnages des plus insolites aux caractères paradoxaux néanmoins complémentaires: Athos, Porthos et Aramis. Pour avoir offensés (involontairement) les trois meilleurs mousquetaires de Monsieur de la Fère Capitaine des Mousquetaires il organise successivement et respectivement trois duels. Mais ceux-ci sont perturbés par l'arrivée des gardes du Cardinal Richelieu qui vouent une haine virulente à l'égard des gardes du Roi.
Du combat qui s'ensuit les quatres protagonistes vont devenir les plus grands amis du monde.
L'intrigue de ce roman consiste au siège de la Rochelle, aux déboires des quatre amis, à une série de complots à l'égard de la Reine de France, du Duc de Buckingham, de d'Artagnan et de sa belle, mis en scène par la diabolique Lady de Winter, le Comte de Rochefort, etc.

En ce qui concerne le roman Vingt Ans Après, l'action se déroule en 1648 , c'est-à-dire en pleine Fronde nobiliaire. Cette dernière va opposer les quatre inséparables amis pour la première et dernière fois, les uns prenant le parti du calculateur Cardinal Mazarin, les autres le parti des Princes du Sang. Cependant malgré leur divergence d'opinion et pour sauver le Roi Charles d'Angleterre de sa tragique destinée à la demande d'Henriette d'Angleterre, Athos, Aramis, Porthos et d'Artagnan se rassemblent et passent outre manche.

Enfin vous pouvez constater sans vouloir tout vous divulguer que ces deux romans sont une véritable partie de plaisir pour tout historien. Si vous appréciez l'histoire romancée, je vous recommande fortement ces livres. Une manière de voir une partie de l'Histoire de France de l'Ancien Régime à travers quatre héros fantastiques de Dumas.

Aymeric.

samedi 8 mai 2010

Les aventures d'Alice au Pays des merveilles.

Un merveilleux livre que j'ai adoré lire. Le choix de l'édition a été important, car il y en a énormément. J'ai choisi le Livre de Poche alors que normalement, je suis plutôt très très Folio. Mais l'avantage de cette édition c'est qu'elle propose Alice au pays des merveilles ainsi que La traversée du miroir. Pour moi, ces deux histoires n'en composent qu'une seule, car la culture d'Alice a toujours mélangé les deux. Le dessin animé de Disney montre Tweedledee et Tweedledum, racontant leur histoire sur le morse et les huîtres, alors que ces personnages n'apparaissent que dans La traversée. C'est le cas pour de nombreux autres éléments. Le dernier Alice de Tim Burton fait pareil: il mélange les deux histoires, néanmoins en s'appuyant plus sur La traversée. Le Jabberwocky est le personnage d'un poème de La traversée etc.
C'est tellement compliqué de parler d'Alice ! En effet, je dis "la traversée du miroir" quand certains diront "Alice de l'autre côté du miroir" et puis les personnages n'en parlons pas ! C'est pour cela qu'à la rigueur, il vaut mieux garder les noms anglais.
Pour finir sur le choix de mon édition, il faut aussi prendre en compte cet élément: c'est une nouvelle traduction. Et très bonne je dois dire car elle a été très pensée. La note sur la traduction est essentielle car elle explique pourquoi Laurent Bury a choisi de traduire Jabberwocky par Bavassin, Tweedldee et Tweedldum par Tralali et Tralalère, Humpty Dumpty par Rondu-Pondu... (et surtout pourquoi il fallait une nouvelle traduction à Alice). En effet, nous connaissons les personnages sous leur nom anglais mais cela n'a pas aucun sens. Que signifie Tweedldee traduit en français par Twideuldi ? Rien. Pourtant, ces deux personnages sont issus d'une comptine et cela a un sens pour les petits Anglais. Bref, que de complications ! Car Alice n'est pas un texte facile à traduire, et à mon avis, pas facile à lire en anglais si on n'a pas l'explication... Je crois que cet article va être comme le livre: sans queue ni tête.

Je ne pense pas qu'il faille vous parler de l'histoire d'Alice car nous la connaissons tous. C'est un mythe largement répandu dans notre société. Je vous parlerai donc de ce que j'ai pensé de ma lecture.

Pour moi, cela a été un plaisir car chaque chapitre, plutôt court, était une sorte de pause pleine de fantaisie. J'ai aimé lire ce livre chapitre par chapitre plutôt que tout à la fois (pas toujours évidemment) car cela permet d'isoler ces rencontres qu'Alice fait. Les chansons et poèmes sont un peu chiants (car longs) parfois car pour nous, il n'y a pas vraiment de références mais certains sont géniaux, surtout dans La traversée. Que dire d'autre ? Les gravures sont superbes et participent grandement au mythe d'Alice.

En tout cas, ce livre fait vraiment partie de moi et je le trouve extraordinaire. Lewis Carroll est aussi un écrivain fascinant quoique son côté pédophile soit légèrement répugnant, c'était une autre époque où on mariait les filles à 13 ans... Je suis vraiment heureuse d'avoir lu Alice au pays des merveilles et je pense que je pourrais encore parler pendant mille ans de tous les personnages fantastiques qu'on y trouve, de toute la joie, la fascination que je ressens en lisant ce livre mais bon. Conclusion: lisez-le et j'espère que vous ne vous sentirez pas mal à l'aise comme certains le sont face à cet univers étrange.

Laurane.

samedi 24 avril 2010

Dans un mois, dans un an.


J'ai lu ce roman de Sagan comme on se balade dans les champs ou sur la plage au printemps. C'est toujours l'impression que j'ai lorsque je lis du Sagan. L'écriture me fait penser à celle de Colette que j'adore et que j'adule. Sagan sait toujours créer des personnages réalistes dans des histoires qui le sont tout autant. Pour moi, c'est le portrait de sa vie et celui du Paris de ces années.

Dans un mois, dans un an est un court roman, comme toujours, où de nombreux personnages se croisent. Il y a Josée la passionnée, Bernard qui est amoureux d'elle et qui délaisse sa femme Nicole, et puis Alain qui est amoureux de Béatrice elle-même courtisée par Edouard le neveu d'Alain. Ouf respirons ! Alain est marié à Fanny depuis des siècles et leur amour semble s'émousser à cause de cette Béatrice... Et il y a Joylau, qui pour dire les choses simplement, fout la merde en courtisant Béatrice laissant Alain et Edouard profondément malheureux. Et enfin, il y a Jacques l'amant farouche de Josée.

Donc, on a une farandole de personnages. Et chacun a son caractère: l'une est vive, l'autre est naïf, l'un est désespéré, l'autre est résignée etc. Sagan dresse le portrait d'une micro-société où l'on regarde les membres évoluer. La question est: dans un mois, dans un an, les choses auront-elles changé ?

Sagan, c'est une pause si douce que je suis bien heureuse d'avoir mon gros Bouquin. Lorsque j'ai envie de m'évader, je lis un de ses romans et le tour est joué.

Laurane.

L'été meurtrier.

Ouh là là! Je viens juste de me rendre compte que le film avec Adjani est l'adaptation de ce livre. Je suis bête et je vais aller le regarder.

J'ai choisi ce livre un peu par hasard dans ma bibliothèque. Ma grand-mère me l'a donné il y a longtemps et je n'avais jamais eu l'intention de le lire. Et puis Célia, dans ma classe, a présenté un policier écrit par Japrisot en cours de Librairie et quand j'ai vu ce livre alors que j'étais à la recherche du coup de coeur, je l'ai choisi. Le coup de coeur, c'est lorsque je cherche un nouveau livre à lire et que mon regard erre sur les étagères avant de dire: "c'est lui et c'est tout".

Et je n'ai pas regretté mon choix. Ce livre se compose de six chapitres où le narrateur change à chaque fois, nous offrant à chaque fois un nouveau point de vue à l'histoire. Ces chapitres sont intitulés: "le bourreau" (Pinpon), "la victime" (Elle), "le témoin" (la tante de Pinpon), "l'acte d'accusation" (la mère de Elle), "la sentence" (Elle) et "l'exécution" (Pinpon). La structure du livre montre donc qu'on a affaire à un procès dont je ne peux pas vous révéler l'enjeu car sinon il n'y a plus de suspense.

Juste le début... Pinpon alias Florimond est un homme de trente ans, vivant dans un village dans le Sud. Il a deux frères: Mickey alias Michel et Bou-bou dont on ne connaît pas le prénom. Sa mère est veuve et ils vivent aussi avec Cognata, la tante sourde des garçons. Dans ce village, la tranquillité est bouleversée par l'arrivée de Elle alias Eliane dont la beauté fait des ravages. Elle est une jeune femme de vingt ans très tourmentée par un passé qui est pour l'instant tenu secret. Pinpon tombe follement amoureux d'elle mais Elle est-elle réellement sensible à son charme ou ses intentions sont-elles moins romantiques qu'on ne le croit?

Un livre de 433 pages que j'ai eu bien du mal à lâcher. La fin tragique me fait penser à celle de Belle de jour. Certains auteurs semblent prendre beaucoup de plaisir à créer des fins violentes autant physiquement pour leurs pauvres personnages que psychologiquement pour nous, pauvres lecteurs.

A lire si on cherche un roman captivant et policier sur les bords.

Laurane.

Le parfum.

J'ai reçu ce livre il y a bien longtemps, en 2006. A l'époque, le film était sorti et je l'avais vu. En dépit de mon intérêt, j'ai laissé tomber la lecture et je ne sais pas trop pourquoi. En effet, Le parfum est une histoire de nez et l'odorat est un des sens que j'affectionne le plus. Je suis allée à Grasse, j'ai visité la parfumerie Fragonard et j'ai adoré ! Je voulais faire nez en réalité mais les études de chimie m'ont légèrement fait reculer et puis, je voulais être nez pour la parfumerie. Pas nez pour les produits vaisselle. Dommage.

Bref, j'ai fini par lire le livre et j'ai adoré. L'histoire nous emporte facilement et malgré le fait que Süskind soit allemand, il décrit vraiment bien la France du XVIIIème siècle, ce qui est un élément très positif de ce livre. Après, j'aime beaucoup le caractère profondément psychopathe de M. Jean-Baptiste Grenouille qui se sait infiniment supérieur à tous les autres êtres humains. En effet, il a le nez absolu si on peut dire et peut créer les parfums les plus délicats qui soient. Mais ses ambitions sont supérieures car il veut posséder le plus beau parfum qui existe: celui d'une jeune fille rousse et vierge. Grenouille commence par recréer l'odeur humaine avant de s'attaquer à ce projet qui le mènera peu à peu vers la violence et le meurtre. Eh oui, l'odeur des jeunes filles ne peut leur être arrachée autrement car il faut que Grenouille ait tout: l'odeur de la peau, celle des cheveux, celle des habits. Ce qui est intéressant c'est que Grenouille se fiche de la beauté de ces filles qu'il tue. Il est uniquement fasciné par les odeurs et veut créer le plus beau parfum du monde pour que le monde l'aime.

Sans révéler la fin -différente du film-, sachez juste qu'elle est le sommet de la folie et de la violence de Grenouille qui n'aura pas su aimer les hommes, en dépit de la création de SON parfum. Pauvre, pauvre Grenouille.

Laurane.

mercredi 31 mars 2010

Demain dans la bataille pense à moi


Il s'agit d'un livre que j'ai choisi pour l'espagnol en farfouillant de longues heures au Grand Cercle et à la Fnac. Cette histoire m'a tout de suite attirée. Il faut dire qu'elle n'est pas banale: Victor, le narrateur, est au lit avec Marta, une femme mariée. Ils sont en train de se déshabiller quand Marta commence à se sentir mal. De plus en plus mal... jusqu'à mourir ! Victor est dépassé par les événements, ne sait pas quoi faire. Il y a en plus le petit Eugenio qui dort à côté, que faire? Le laisser ? L'emmener ? Victor s'en va en laissant une assiette de nourriture et la télé allumée et attend de savoir si quelqu'un découvre la mort de Marta.

Tout au long de ce livre, le narrateur nous fait part de ses sentiments sur de nombreux sujets. La mort est un sujet récurrent et qui est abordé par tous les personnages. Mais Victor nous parle aussi de sa vie, de son ex-femme, de films aussi. Cela donne lieu à d'assez longs monologues pas toujours passionnants. Le rythme est donc alterné car il y a aussi des phases où le suspense est intenable et où on ne peut pas s'arrêter de lire. Cela donne plus de profondeur à l'histoire et cela évite de tomber dans le pathétique-voyeurisme-histoires-de-fesses.

Les personnages sont riches et offrent leur vision du monde lorsqu'ils rencontrent Victor . Bien sûr, la mort de Marta reste le sujet principal mais finalement ce n'est qu'une toile de fond.

Le passage le plus intéressant est certainement le dernier dialogue du livre, c'est-à-dire la confrontation entre Victor et Dean, l'époux trompé. L'auteur fait un parallélisme entre le récit de Dean et ce qu'avait imaginé Victor au début du livre à propos de cette rencontre et à propos de ce que faisait Dean ce soir-là. Ce passage permet à Victor de concrétiser ses fantasmes car finalement cette histoire est fantasmée: Victor s'imagine des choses tout au long du roman et ici on passe à la réalité.

Il est rare pour moi de trouver un bon livre écrit par un espagnol. Comme Aymeric me le disait, le style est difficile. Il est vrai qu'à la lecture parfois les phrases nous paraissent trop longues, trop compliquées. Mais cela reste un bon livre captivant et enrichissant.

Laurane.

Le Chevalier des Touches de Barbey d'Aurevilly

"C'est même plus beau! dit le baron. Leur petit carré n'a pas été enfoncé, à eux, à ces Onze! Et ce sont eux au contraire qui ont enfoncé le grand carré des paysans, qui les tenaient de tête, de queue et des deux flancs [...] Le Diable m'emporte c'est plus beau!"

Anatole France a mille fois raisons de dire du bien de ce livre. Le Chevalier des Touches, roman de Barbey d'Aurevilly ressuscitent les fantômes du passé de la Chouannerie, épisode sanglant de l'après 1789. La chouannerie, faut-il vous rappeler ce que c'est?

La chouannerie comme le définit l'Encyclopedia Universalis désigne "une série d'insurrections et de mouvements contre-révolutionnaires qui affectent l'ouest de la France. L'origine de ces chouanneries – on peut en parler au pluriel – est le mécontentement des ruraux devant les mesures politiques et religieuses de la Révolution française prises après 1791. Des communautés rurales refusent, dès 1791-1792, la création de l'Église constitutionnelle et la vente des biens de l'Église, et se montrent jalouses de leur indépendance vis-à-vis des administrateurs des districts et des départements. Ce mouvement débouche en Bretagne sur de véritables insurrections locales, dans le Finistère, dans le Morbihan, en Loire-Inférieure, entraînant parfois morts d'hommes."

Le "parfois" usité par l'encyclopédie m'apparaît à la limite de l'insulte ici car lorsqu'on lit le Chevalier des Touches, on comprend qu'il s'agit d'un vilain euphémisme. En effet, dans ce roman de capes et d'épées, les embuscades, les ruses, les assauts, les prouesses héroïques des Nobles chouans constituent toute la trame romanesque de ce livre.

Pour vous donner un aperçu des péripéties de ce livre, sachez que l'histoire se passe au début du XIXe siècle, donc à la fin de la chouannerie et sous l'Empire. L'histoire en elle-même se déroule dans la petite ville de Valognes, auprès d'un feu qui rassemble deux vieilles filles nobles: les Touffedelys, Mademoiselle Percy et enfin en ce qui concerne la gente féminine Aimée de Spens qui fut "Longtemps l'Astre du jour" mais qui demeur toujours "l'astre des nuits", et deux vieux gentilshommes: le Baron de Fierdrap et l'Abbé Percy. La rencontre par l'Abbé de Percy avec le Chevalier des Touches que tout le monde croyait jusqu'ici mort pousse une des deux soeurs Touffedelys à raconter la vie singulière de ce héros de la Chouannerie.

L'histoire de Mlle De Touffedelys, qui avait pris une grande part aux actions de la guerre, raconte comment Douze Nobles avaient enlevés des Républicains ceux que tous appelaient pour sa beauté la "Belle Hélène". Mais le Chevalier des Touches était aussi courageux, brave, téméraire, fort et malin qu'il n'était beau! Ne parler de sa beauté ne serait qu'une insulte à cette grande personne.

Ce livre m'a fortement impressionné d'autant plus que j'apprécie les romans historiques de l'Ancien Régime jusqu'à la fin du XIXe siècle. J'irais même bien jusqu'à plagier Anatole France en lui reprenant sa formule pour décrire son impression vis-à-vis de ce roman "Ce livre me donna le frisson". Par conséquent, je vais seulement me permettre de recommander fortement ce livre à tous les férus de romans de cape et d'épée en espérant que la vive bouffée d'adrénaline que j'ai ressenti parcourt leur échine à leur tour.
Aymeric

lundi 22 mars 2010

Trois femmes puissantes



Comment aborder ce livre? Je devais le lire pour l'IUT et tout le monde disait "que c'était nul, que j'allais me faire ch***". Difficile alors d'appréhender avec joie ce prix Goncourt que je voulais pourtant lire depuis sa sortie à la fin du mois d'août.

Alors je l'ai commencé en me disant que c'était "relou" que bon, je le lisais car il le fallait. Et pourtant Marie N'Diaye a quand même un style -comment dire?- élégant, littéraire... Un style qui m'a attirée immédiatement. De plus, le premier chapitre est assez captivant. J'ai donc réussi à me plonger avec plaisir dans ce livre. Cela s'est gâté au deuxième chapitre où la lecture devient plus laborieuse mais en m'accrochant (sans faire trop d'efforts néanmoins) j'ai beaucoup aimé (aussi) cette histoire, et la troisième, et l'ensemble... Donc, oui, j'aime Trois femmes puissantes.

Mais de quoi parle ce livre composé de trois chapitres qui semblent n'avoir rien à avoir les uns avec les autres ? Il est difficile de faire un résumé et d'expliquer en quoi ces femmes sont puissantes. A vrai dire il s'agit un peu de la question que j'avais à faire aujourd'hui en Littérature.

Tout d'abord, il s'agit de Norah, qui rend visite à son père à Dakar. Celui-ci veut qu'elle sorte son frère Sony de prison -frère que son père a emmené avec lui en Afrique alors qu'il n'avait que trois ans. Mais l'histoire de Sony s'avère assez horrible et Norah ne sait pas comment réagir face à son père, avec lequel les relations sont difficiles. Ensuite, on a Fanta et Rudy, qui vont aller vivre en France en abandonnant leur statut de professeurs de Littérature à cause de la violence de Rudy à l'encontre d'un de ses élèves. Rudy est devenu jaloux et ne supporte pas sa vie. On a donc dans ce chapitre son monologue intérieur rempli de rage, de désespoir. Enfin, la dernière histoire nous parle de Khady Demba, jeune veuve envoyée en France par sa belle-famille. Mais le trajet pour rejoindre notre pays n'est pas aisé et il se peut même qu'elle ne l'atteigne jamais...

Khady est la cousine de Fanta. Elle a aussi gardé les enfants du père de Norah. Il y a aussi Dakar et Dara Salam comme toile de fond. Voilà pour les repères. Car sinon ces histoires paraissent éloignées. Mais le point commun, c'est le courage de ces femmes Africaines qui doivent lutter contre leur destin, contre les obstacles qui semblent les accabler. Norah lutte contre son père, Fanta lutte contre son mari qui a détruit sa vie en l'amenant en France et Khady qui lutte contre son destin en tentant de fuir une situation trop précaire. Et elles réussissent, elles triomphent. C'est en cela qu'elles sont Puissantes.

Laurane.

vendredi 12 mars 2010

Le lion

Le lion de Joseph Kessel est un magnifique livre sur l'Afrique, la savane et ses animaux. On se sent éblouis et charmés par la beauté des paysages décrits d'autant plus que le Kenya est un pays que j'aimerais vraiment visiter. L'Afrique, en règle générale, est un continent qui m'attire beaucoup, en dépit de ses dangers, car c'est une terre forte où la Nature semble plus puissante que les Hommes.

Le lion raconte l'histoire d'un écrivain voyageur qui séjourne dans le Parc Royal du Kenya, tenu par Monsieur Bullit. Atterri un peu par hasard, le narrateur est inévitablement attiré par ce décor qu'il doit pourtant quitter dès le lendemain. Mais sa rencontre avec Patricia, la fille de Bullit le fait changer d'avis. Surtout parce que Patricia a un lion. Oui, un lion rien qu'à elle, qu'elle a dressé, qu'elle a élevé. Le narrateur décide donc de rester dans cette savane afin d'en savoir plus sur cette histoire et sa fascination pour le grand Lion devient alors une obsession.

Pourtant c'est surtout une autre force qui le retient. Sybil, la mère de Patricia est une citadine et ne supporte plus cette vie. Elle veut envoyer sa fille en pension pour qu'elle arrête de vagabonder dans la savane . Elle a peur du lion.
Bullit est un ancien chasseur. Sa fille déteste ce passé. Bullit veut plaire à sa fille et ne pas faire souffrir à sa femme.
Patricia n'aime que son lion. Mais elle ne veut pas blesser sa mère. Elle admire énormément son père.
Le narrateur est spectateur et reste pour "connaître le dénouement" comme il le dit lui-même. Car en plus de cette situation familiale, les Massaïs intriguent aussi le narrateur. Surtout ce morane (jeune garçon en passe de devenir un homme) qui veut tuer le lion. Ahah, suspens.

Ce livre m'a beaucoup plu, mais il est vrai que les 100 premières pages sont un peu longues. Oui, il faut planter le décor, parler de la Savane, des animaux... Mais ensuite, le rythme s'accélère et comme le narrateur, on a attend le dénouement. Car il ne peut pas en être autrement. Joseph Kessel semble doué pour maintenir un climat de tension, même dans un roman que j'ai lu en Folio Junior. (Donc soi-disant écrit pour les enfants).

A ce propos: comment ce livre peut-il être édité par Gallimard Jeunesse? (Entre autre hein, il existe aussi en Folio). Je pense que ce roman peut être intéressant pour un enfant dans le mesure où il enseigne la notion importante de la responsabilité de nos actes. En effet, l'enfant s'identifiera à Patricia qui joue avec son lion mais qui aussi le domine et lui impose sa volonté, parfois même de façon dangereuse. Son lion est un tueur et peut tuer un homme. Si elle lui ordonne. Patricia a donc un droit de vie ou de mort sur les êtres vivants (hommes ou animaux). Donc, je pense que c'est pour cela que ce texte est intéressant pour un enfant car celui doit comprendre le jeu a une limite et que la situation peut nous échapper.

Mais je ne vous dis pas pourquoi car c'est la leçon à tirer de ce livre quand on l'a fini.

Laurane.

Et moi je pense à mon petit lion tricolore... Où es-tu?... Revenue, heureusement :) :) :)

Le Silence Blanc et autres nouvelles de Jack London

Pour ceux qui ne le savent pas, je suis un passionné des récits d'aventure et fantastiques! N'ayant jamais lu de livres de Jack London, je voulais commencer par La Route que j'ai toujours l'intention de lire d'ailleurs. Puis le hasard voulut que je découvre ces nouvelles. Dans le train, il est parfois plus agréable de lire de courts récits que l'on peut finir en un trajet sans en perdre l'élan qui nous tient en haleine.
Ces nouvelles furent un moment de grande évasion dans le Grand Nord de l'Amérique au temps de la Ruée vers l'Or dans le Yukon. Pour les personnes qui connaissent peu cette histoire de l'Amérique, je vous conseille fortement (à moins que vous n'aimiez pas les bandes dessinées) de lire La jeunesse de Picsou Tome 1 et Tome 2 relatifs à sa jeunesse de prospecteur, dessiné avec brio par Don Rosa qui a un don incontestable pour raconter en mêlant les côtés aventurier et tragicomique des péripéties de Picsou à travers le monde.
Mais je m'écarte de mon sujet initial qui concernait les Nouvelles de Jack London. Comme tout livre, lire la préface peut parfois s'avérer très utile pour mieux comprendre l'esprit et ce qu'a voulu exprimer l'auteur. J'avoue que la biographie de Jack London, self made-man, m'a plutôt impressionné. Un homme comme j'aurais voulu être mais je sais bien que je ne lui arriverais pas à la cheville.
Jack London dans ce recueil a voulu dépeindre la vie dans le Grand Nord au moment de la Ruée vers l'Or, une période trouble où les villes s'éteignaient aussi vite que les filons se tarissaient. Un monde bien éphémère. Mais derrière les villes, la nature est toujours: belle à en mourir.
Le Silence Blanc raconte l'histoire de deux hommes blancs et d'une indigène marié à l'un d'eux qui va malheureusement mourir au cours d'une expédition à travers la plaine enneigé où le silence blanc règne et assourdit les hommes. Une histoire qui raconte l'esprit de camaraderie dans des conditions extrêmes. Des scènes d'horreur qui sont transcrites par l'emploi de métaphore des chiens de traineau morts de faim qui en viennent à attaquer leurs maîtres et à s'entredévorer...
Il y a aussi l'histoire de Nam-Bok le Menteur, cet indien qui après avoir été emporté dans sa bidarka au large fut recueilli par les Blancs et découvrit leur civilisation. Un jour il décida de revenir parmi les siens qui ne virent durant la période de la colonisation pas plus de deux hommes blancs en deux siècles. Les récits que Nam-Bok rapporte aux siens complètement abrutis et sauvages le font passer pour un menteur. Finalement ils le considèrent comme bien mort et lui demande de repartir au pays des ombres. Ce qui m'a le plus marqué fut la remarque de la vieille mère du protagoniste lorsque celui-ci la supplie de venir avec lui. Sa mère lui répond alors qu'elle préfère attendre encore un peu avant de mourir et de rejoindre le royaume des ombres d'où vient son fils.
Cette nouvelle symbolise l'incapacité de certaines tribus indigènes à comprendre et accepter la civilisation moderne. Cette civilisation si incroyable mais si inhumaine qu'elle semble inimaginable.
L'autre récit m'ayant touché fut La Ligue des Vieillards, de vieux indiens qui décident de traiter les hommes blancs comme leurs chiens batards: en les tuant. Pour mieux comprendre la métaphore, voici l'histoire des chiens: un homme blanc et son grand chien (un danois je suppose à cause de la description des poils ras) au bord de la mort sont recueillis par les Poissons Blancs (la tribu indienne). Une fois soigné, le chien qui souffrait du froid tue trois uskis et fait des batards avec toutes les chiennes incapables de supporter le froid. Les indiens décident alors de tuer les batards et d'envoyer leurs chiens s'accoupler avec les loups pour leur redonner leur vigueur d'antan. En ce qui concerne les blancs, les voyant tuer les leurs, s'approprier leurs terres, leurs femmes et leurs vivres: les vieux décident de les tuer.
A la fin, il ne reste plus qu'un vieillard las de tuer et qui veut se faire juger par les blancs. L'ironie du sort veut que ce soit son neveu qui traduise ses paroles: image de la civilisation moderne qui s'est approprié tous les jeunes indiens. Les Blancs trop nombreux ont vaincu et leurs coutumes aussi. Triste conclusion.
Mais au bout du compte, la nouvelle la plus choquante par sa chute reste pour moi Le jugement de Porportuk. Porportuk est un riche magnat que l'on peut comparer à un bourgeois du XVIII tandis que Klee Nah est l'équivalent de nos aristocrates. Comme le veut la tradition, ce sont les bourgeois les riches et les autres les dépensiers des plaisirs et loisirs. Klee Nah a une fille qui a suivi un enseignement religieux et à ses 16 ans à la mort de son frère, elle est rappelé auprès de son père et accepte de rester à ses côtés malgré le brillant avenir aux USA qui lui était proposé.
Mais la mort de Klee Nah approchant, il est temps de payer les dettes dont il est incapable. Porportuk son créancier refuse de se faire rembourser dans "l'autre monde", il refuse les anciennes croyances et est devenu un pur matérialiste. Il veut se faire rembourser en épousant la jeune El-Soo, la fille du Chef. Sauvé par la ruse et par son amant Akoon, il s'enfuit des griffes de Porportuk qui arrivera comble de malheur à les rattraper.
La chute de cette histoire est plutot incroyable et je me refuse à la révéler ici car sa soudaineté et sa surprise sont réellement inimaginables.

Je conseille ce livre pour tous les passionnés des récits d'aventure et même comme une réflexion sur la société moderne. Une société matérialiste qui écrasa les traditions et coutumes des indigènes du Grand Nord. Un peuple d'indigènes forcés à s'adapter aux moeurs blanches ou à périr.

Aymeric