jeudi 4 mars 2010

Bonjours tristesse et Les Merveilleux nuages.


Deux livres que je viens de lire de Françoise Sagan, évidemment à la suite de ma lecture de Sagan à toute allure. Ces deux romans ont été écrit par une jeune femme et pourtant, je les trouve d'une perversité extrême.

J'avais déjà lu Bonjours tristesse il y a deux ans mais à l'époque il ne m'était pas apparu de la même façon. Outre la description magnifique de la Côte d'Azur qui me touche énormément - villa blanche entourée de pins face à la mer = mon rêve - j'ai été cette fois ci charmée par l'esprit tordu de Cécile, l'héroïne de ce court roman (d'apprentissage?).

Cécile passe ses vacances avec son père et sa jeune maîtresse, Elsa, dans une villa près de St Tropez. Leur vie n'est que délices, paresse et mondanité. Cécile tombe peu à peu amoureuse d'un garçon, Cyril, qui presque dix ans de plus qu'elle. Mais ça ne semble pas du tout la déranger. Cécile est impulsive, vive et veut dévorer la vie. Malheureusement, leur vie facile va être bouleversée par l'arrivée d'Anne, amie de sa défunte mère à laquelle le père de Cécile va se lier... un peu trop au goût de Cécile. Pour se débarrasser de cette femme, Cécile est prête à tout.

Les Merveilleux nuages est un roman encore plus pervers qui relève (carrément) du harcèlement moral au sein d'un couple. Josée est une jeune Française mariée à un Américain terriblement séduisant et riche, Alan, qui s'est malheureusement révélé être un homme d'une jalousie maladive. Cette jalousie est au-dessous de tout ce qu'on peut imaginer. Mais le pire est qu'Alan prend plaisir à torturer son épouse jusqu'ici fidèle et amoureuse. C'est donc l'histoire d'un couple qui ne peut pas durer mais qui pourtant ne parvient pas à se séparer, étant tous les deux emportés dans cette spirale perverse du jeu de la jalousie, de la provocation, de la trahison...

Je pense que ce roman se lit avec beaucoup de plaisir et d'admiration liée à l'extrême perversité morale que Françoise Sagan décrit. C'est un sujet d'actualité, puisqu'on parle en ce moment d'une loi qui envisagerait de punir le harcèlement moral au sein des couples. Cette histoire en serait un bon exemple.

Ainsi Sagan a su une fois de plus me charmer. Je ne sais pas si c'est le hasard ou si tous ses romans relèvent de cette cruauté, mais je trouve qu'en lisant Bonjour tristesse et Les Merveilleux nuages j'ai trouvé les mêmes thèmes. De toute façon, l'écriture de Sagan fait souvent appel au même sentiments: la cruauté, la perversité, la tristesse, la solitude. Et cependant, on y sent beaucoup de grâce, de légèreté. La recette idéale de Sagan, en fait.

Laurane.