dimanche 24 janvier 2010

Les souffrances du Jeune Werther de Goethe


Un livre qui m'a particulièrement plu, une esthétique singulière et propre à son auteur. Ce roman qui se présente plus sous la forme épistolaire puisque le jeune Werther raconte sa tragique histoire d'amour à son ami Whilelm Humml, plaira sans conteste aux initiés des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos. Cependant si la trame de ce dernier est basé sur les stratagèmes élaborés par le Vicomte de Valmont et la Marquise de Meurteuil, dans l'oeuvre de Goethe le lecteur doit s'attendre à une atmosphère pesante qui laisse présager la tragique fin du jeune garçon éperdument amoureux de la belle Lotte.
L'histoire qui se déroule dans le village de W. (les notes supposent qu'il s'agit de la ville de Wahlheilm mais cela n'apporte rien à la compréhension du récit) raconte l'amour désespéré d'un jeune beau garçon, Whilelm, qui tombe follement amoureux de la belle et pure Lotte. Malheureusement, celle-ci promise à un autre homme dénommé Albert lui reste fidèle jusqu'à la fin du roman.
Ainsi Les souffrances du Jeune Werther nous relate les différentes étapes du désespoir de ce pauvre Whilelm qui, ne pouvant ni renoncer à son amour pour Lotte ni espérer être un jour aimé de celle-ci, se suicide finalement.
Goethe va même plus loin dans le Tragos car il va jusqu'à expliquer les événements se déroulant après la mort du jeune homme en montrant le refus de l'Eglise d'inhumer le corps du jeune homme.

Un livre que je recommande fortement mais à condition de ne pas sombrer soi-même dans le désespoir d'un amour impossible... En conclusion, un très beau roman allemand qui s'adresse aux passionnés du "spleen" de notre cher Baudelaire ou encore aux romantiques de La Princesse de Clèves et de l'amour impossible de Monsieur de Nemours envers l'héroïne éponyme. Un livre qui pose la fidélité comme principe ou plutôt comme la profonde vertu de la femme, instrument paradoxal de désir et de désespoir. La place de la femme dans l'Antiquité est ici remise en cause car comme tout le monde le sait: la femme de Pandore à Eve est la cause de bien des maux. Le point de vue de l'auteur ici serait de montrer que c'est l'homme et uniquement lui qui s'autodétruit pour son amour idéal envers la femme. La pauvre créature féminine n'est pour rien dans la destruction de l'homme et ne s'avilit à aucun moment.


Aymeric J.