dimanche 24 janvier 2010

Seul dans Berlin de Hans Fallada



"Drôle de titre" me direz-vous? Qui n'a pas lu La mort est mon métier de Robert Merle qui retrace la vie de Rudolf Lang, commandant du tristement célèbre camp de la Mort Auschwitz. Nous avons souvent eu l'occasion de voir le point de vue extérieur de l'Allemagne nazie de la Seconde Guerre Mondiale. En tant qu'étranger nous nous formons toujours la même image de cette Allemagne nazie jusqu'à en oublier parfois que tous les Allemands n'étaient pas nazis.

Certains en effet ont rejeté cette idéologie, l'ont combattu, ont résisté comme ils ont pu soit passivement soit par des actes. Et bien c'est que nous propose Hans Fallada avec Seul dans Berlin. Un livre qui raconte différentes histoires parallèles, certaines qui se croisent et d'autres non...
Elle nous peint le tableau d'une Allemagne qui souffre de ces victimes de guerres: une mère de famille qui perd son fils unique et décide alors de combattre le parti qui l'a tué en l'envoyant dans une guerre atroce et barbare.
Les crimes de guerres nazis sont déjà connus de certains partisans, c'est le cas d'une mère de famille factrice. Son fils SS s'amuse à tuer des enfants juifs et se laisse volontiers photographié pendant ses exploits. Dégoutée, elle souhaite quitter le parti nazi, ce qui lui vaut un interrogatoire agrémenté d'une légère bastonnade à la sauce Stasi (si vous me permettez l'expression).
Un autre homme quant à lui veut travailler seul dans son coin, un ouvrier remarquable mais qui refuse toujours à adhérer (ils sont rares à ne pas être membre du NSDAP qui offre les promotions à tout bon partisan de la cause nazi) et se verra enfermer puis guillotiné... pour une "carte postale" dans laquelle il exprimait ses idées sur le parti.
Plus troublant est sans doute l'épisode de l'agent de la gestapo pris de remords et assailli par le doute du bienfait de toutes actions accomplies pour le parti.

Seul dans Berlin est un roman qui se lit "sans faim". Un roman qui nous montre une Allemagne nazie inédite dans laquelle tout le monde n'adhérait pas à l'idéologie nazie et où il ne faisait pas "bon de savoir le bien parler" (La Fontaine)


Aymeric.